vendredi 1 avril 2011

Le club des incorrigibles optimistes

Voici un livre touchant, grave, passionnant de bout en bout malgré ses 800 et quelques pages.
Si le livre débute par le jour de l'enterrement de Jean-Paul Sartre, l'auteur nous ramène aussitôt plusieurs années en arrière, à l'époque des premiers troubles en Algérie et de la dictature communiste dans les pays de l'Est, deux périodes noires de l'Histoire qui servent de cadre au récit, bien que l'on soit à Paris. Deux récits en un, en fait, puisque les joies et peines de la vie de famille du narrateur (Michel) s'entrecroisent avec les destins d'une poignée de réfugiés politiques de l'Est, qui se retrouvent dans un bistro parisien, pour discuter politique et jouer aux échecs. Michel va intégrer ce club alors qu'il n'est qu'un gamin de 12 ans et va découvrir, au détour des récits de vie de ces hommes, tout un univers sombre, pathétique et héroïque à la fois. La guerre d'Algérie et ses conséquences sur la société française sont aussi évoquées à travers le prisme de la vie d'une famille française ordinaire (celle de Michel).
L'histoire est prenante. Bouleversante. Racontée avec simplicité, elle mêle histoires d'amour et d'hommes, le tout dans un contexte politique et social qui porte en son sein les grands bouleversements sociaux et culturels de cette deuxième partie du XXe siècle.

Incipit :
Aujourd'hui, on enterre un écrivain. Comme une dernière manifestation. Une foule inattendue, silencieuse, respectueuse et anarchique bloque les rues et les boulevards autour du cimetière Montparnasse. Combien sont-ils ? Trente mille ? Cinquante mille ? Moins ? Plus ? On a beau dire, c'est important d'avoir du monde à son enterrement. Si on lui avait dit qu'il y aurait une telle cohue, il ne l'aurait pas cru. Çà l'aurait fait rire.

Aucun commentaire: